Vous vous êtes rendus compte qu’on a été un peu faignants sur la rédaction de ce blog ! On a profité de notre voyage, on s’est déconnectés pendant un mois en donnant seulement des nouvelles à nos proches. Alors, avec un peu de décalage temporel, voici nos premières impressions d’Arabie Saoudite.
Laurent est arrivé par la route depuis l’Irak, je le rejoins en avion à Riyad pour les vacances de Noël. La ville est très étendue, en pleine expansion. Ici tout le monde circule en voiture, rien n’est fait pour les piétons. Il n’existe pas de transport en commun, enfin pas encore car le métro est en construction : une seule ligne aérienne, avec des stations futuristes rutilantes, semble être en circulation. L’architecture de la ville est très moderne, avec des tours de verre qui poussent de manière assez anarchique au milieu des terrains vagues poussiéreux. La circulation (dense) se fait sur de très larges artères selon un quadrillage régulier, le long de chantiers interminables.
La ville, comme le pays, est résolument cosmopolite : dans une même journée on mange chez les Turcs et les Pakistanais qui tiennent des petits restaurants dans lesquels les serveurs sont soudanais, on rencontre des infirmières philippines et chinoises et un chirurgien libanais, un gardien de parking tchadien… et j’en oublie certainement! Je ne m’attendais pas à une telle diversité. En fait en Arabie Saoudite, près de 50% de la population est immigrée, on en reparlera.
Partout où on va, on est chaleureusement accueillis, avec de grands sourires et des « Welcome » ! J’avais des idées assez préconçues sur l’Arabie Saoudite, en particulier je pensais que le pays appliquait des règles très strictes sur le respect des traditions islamiques : le port du voile, l’interdiction de la musique, etc. C’était certainement le cas jusqu’à l’ouverture du pays aux touristes étrangers en septembre 2019. Mais depuis lors, l’Arabie Saoudite est en train de changer à vitesse grand V. MBS (Mohammed ben Salmane, prince et premier ministre du pays) a décidé de développer le tourisme et pour cela de moderniser le pays et de donner plus de libertés à ses sujets. Cela n’empêche pas que de nombreux opposants aux méga-projets touristiques croupissent en prison ou aient été exécutés mais des changements notables sont néanmoins en cours. Toutes les femmes ne sont plus voilées. MBS a déclaré qu’elles devaient porter une « tenue décente » et nombreuses sont celles qui ont enlevé le voile ou le portent de manière à ce que leurs cheveux soient apparents. C’est ce qui se passe ici dans la capitale, il faudra voir ce qu’il en est ailleurs dans le pays.
Le soir, nous sortons avec les locaux, dans un grand parc d’attraction nommé le « Boulevard ». Les enseignes aux noms français sont nombreuses, ça fait chic! Le Boulevard est un parc d’attraction organisé autour d’un plan d’eau, où les pays du monde les plus emblématiques sont représentés : la France (of course), la Chine, le Japon, l’Espagne, l’Italie, la Grèce, le Liban, l’Égypte, l’Inde, etc… On déambule au milieu des manèges, des stands de bouffe et des boutiques de souvenirs. L’ambiance est familiale et festive. Avec le prix de l’entrée (25€ quand même, la vie est très chère ici) on a droit à une visite d’un temple égyptien hanté (les saoudiens meurent de peur et s’agrippent les uns aux autres ce qui nous fait bien marrer…). Les stands vendent du parfum, sans alcool nous précise-t-on ! En effet, même si le pays s’ouvre, l’alcool est encore totalement interdit… bon, on fera un dry January avec un peu d’avance.
On visite également Diriyah, l’ancienne capitale située à proximité de l’oued qui traverse la ville. Cette ancienne oasis, occupée depuis le XVIe siècle, était le fief de la dynastie des Saoud. Le site, classé par l’Unesco, vient juste d’ouvrir au public. Les habitations, mosquées, medersa et anciens palais (dont il ne restait plus grand chose avant la restauration) étaient construits en adobe sur des bases de pierres sèches. Elles ont été partiellement restaurées. On peut déambuler dans les ruelles et se faire une bonne idée de l’architecture de l’ancienne ville. On y apprend que l’Arabie Saoudite était probablement le lieu où a été domestiqué le cheval (les Kazakhs disent que c’est chez eux… bon, il faudra demander aux collègues archéologues de trancher!). Sous les palmiers, les jardins sont plantés de pieds de tomates, de choux, de poivrons, d’aubergines, de basilic et de menthe… au moins ici ils n’irriguent pas pour rien!
Bon, la ville c’est bien gentil mais on est impatient d’aller se balader dans la nature ! Yallah !