Les panneaux « attention au brouillard, vitesse limitée à 15km/h » le long de la route, en plein désert, nous surprennent un peu mais quand on se réveille du premier bivouac on comprend mieux ! Purée de poix à couper au couteau, tout trempé d’humidité, le sable collé partout, beurk! On attend que ça se lève un peu pour reprendre la route car les camions continuent à rouler vite même sans visibilité.

Plus on avance, plus les dunes grandissent. On arrive au cœur du Rub Al Khali, c’est le désert absolu, y’a même pas un chameau qui traine. Seulement des exploitations liées au pétrole. La route principale traverse un champ pétrolifère très important qui s’étend en sous-sol un petit peu du côté des Emirats ce qui pose quelques tensions pour l’exploitation. Ici pas question de sortir de la route, tout est grillagé.
On passe devant un le camp du Dakar qui est en train de s’installer. Cette fois on zappe, même si ce devrait être marrant de voir les sauts dans les dunes.

On avait repéré une bonne piste à travers les dunes près de la frontière avec Oman mais les gardes frontières qui ne veulent pas qu’on traine dans les zones sensibles et on se fait gentiment rembarrer. Du coup on fait un petit retour en arrière pour trouver un autre accès aux dunes et aux paleolacs qui les entourent. Les paysages sont somptueux au lever et au coucher du soleil et on n’est pas embêtés par les voisins ! Juste la visite d’un petit renard dans la nuit qui est venu ronger le bouchon du bidon d’eau.
On avait repéré un très beau lac au milieu des dunes mais c’est à plus de 200km dans le désert, on reviendra l’an prochain à plusieurs véhicules, là on est seuls et c’est un trop risqué, en cas de panne on risquerait de nous retrouver tout secs!

Tout le désert a été prospecté pour l’exploitation du pétrole. Il reste des anciens bassins remplis d’eau salée. Des nappes d’eau vert fluo affleurent dans les trous de tracto-pelle. On se demande quels sont les minéraux ou bactéries qui donnent cette couleur et à quoi servaient ces « piscines ». En tout cas, pas question d’y tremper un orteil!