Comme on le sait, l’Iran est un gros producteur de pétrole. Il est donc normal que le prix de l’essence soit bas (notez que ce n’est pas le cas en Norvège, gros producteur également, donc ce n’est pas automatique). A part le Venezuela, un cas à part, l’Iran est probablement le pays où l’essence est la meilleure marché: 10 000 rials / litre, ce qui correspond actuellement à environ 7-8 centimes d’euros au cours du marché noir.

Il faut savoir que le rial a été dévalué de moitié environ ces derniers temps, depuis la réintroduction des sanctions économiques américaines (et depuis notre dernière visite). L’essence est donc ridiculement bon marché pour nous touristes qui arrivent avec des euros dans les poches: environ 3€ pour un plein de moto de 20 litres, car les étrangers paient en fait le double des locaux, qui bénéficient d’un quota mensuel subventionné.

Pour le diesel c’est encore moins cher: 3000 rials pour les Iraniens et 6000 pour les étrangers, soit 3€50 pour un plein de 80 litres… Pour les Iraniens, par contre, les prix sont fixes depuis très longtemps et donc ils ne voient pas de changement de prix. Tout cela coûte pourtant très cher à l’Etat: en effet, les capacités de raffinage en Iran sont insuffisantes et il leur faut donc importer de l’essence, payée en devises. Donc c’est une dépense très importante dans le budget, et la situation actuelle pousse le gouvernement à faire des économies.

Il a donc annoncé une augmentation du prix de l’essence de 10 000 à 15 000 rials, et, surtout, une baisse du quota subventionné de 250 à 60 litres par mois. Donc une fois les 60 litres consommés, l’excédent coûte 30 000 rials soit 3x le prix actuel ! on comprend donc pourquoi les Iraniens descendent dans la rue.

Notez qu’actuellement ils ne parlent pas du prix du diesel… comme il y a très peu de voitures roulant au diesel, une hausse toucherait les coûts de transport de marchandises et donc le prix de tous les produits.