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Kazakhstan

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Le passage de la frontière entre la Russie et le Kazakhstan se fait étonnamment facilement, c’est probablement un des passages les plus rapides du voyage (en dehors de l’UE) : 10 minutes de chaque coté. Il faut dire que les deux pays partagent une union douanière, donc il n’y a pas de papiers à faire pour la voiture. Et comme on a droit à 15 jours sans visa, on reçoit un tampon comme tout le monde et en voiture Simone ! Le plus long est d’acheter une assurance à la frontière. Visiblement on doit faire partie des premiers clients, le gars bataille avec son logiciel, se trompe sur la conversion des euros en Tengués … ça dure des plombes mais, son bureau est bien chauffé, et on finit par y arriver.  On a bien fait de prendre cette assurance car à l’entrée de la ville suivante, on se fait arrêter par la flicaille qui contrôle tous nos papiers et nous demande pourquoi on n’a pas de plaque d’immatriculation… on l’a perdue depuis bien longtemps en Mongolie, certainement en traversant une rivière à gué, mais vu l’absence de la maréchaussée mongole, on l’avait presque oublié.

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Cilou après une visite au poste de police… (je déconne, c’est juste les chiottes du bistrot).

Cette fois, ils sont un peu casse-pieds, on doit les suivre au poste. Comme ils ne parlent pas anglais, ils nous passent une interprète par téléphone (un appareil complètement foutu qu’il faut tenir à l’envers). Elle nous demande pourquoi on n’a pas de plaque, pourquoi elle est tombée, pourquoi on ne l’a pas ramassée, ça dure un bon moment… On tente de lui faire croire qu’en France ce n’est pas obligatoire d’avoir une plaque à l’avant… Hum… De toute façon, ici pas question de circuler sans cette plaque. Bon, alors comment on fait ? On peut en faire une autre quelque part ? Ben non,  il faut aller au poste de police de la ville suivante, faire une déclaration de perte pour avoir une autorisation de circuler sans plaque avant… oui bien sûr, c’est promis, on y va… On file donc sans demander notre reste, et le lendemain on se fabrique une belle plaque d’immatriculation avec un bout de carton récupéré à la poubelle, nickel, ça fera l’affaire pour le reste du voyage, on espère.
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Comme on le découvrira plus tard, les keufs sont très présents (surtout aux abords des grandes villes) et n’hésitent pas à dégainer le radar d’une main et le carnet à souche d’une autre (ou sans souche d’ailleurs, ils ne rechignent pas à de petits arrangements à l’amiable en cas de dépassement de vitesse ou si on n’a pas allumé ses phares). En Russie par contre, on s’était fait arrêter, mais c’était juste pour nous faire nettoyer la plaque arrière, pas l’ombre d’une tentative de nous tirer des roubles).
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Les premières impressions sur le Kazakhstan sont assez banales : cela ressemble exactement à la Russie. Même maisons en rondins avec le tour des fenêtres sculptés en bleu, les panneaux sont en russe, au moins la moitié des habitants ont le type Européen. Comme on le découvrira plus tard, le Kazakhstan est coupé en deux, avec une partie nord très russe, et plus on descend au sud et plus on rencontre d’habitants au type kazakh et plus on voit de mosquées. Le climat sub-sibérien au nord se réchauffe considérablement au sud en approchant d’Almaty. C’est pas plus mal, d’ailleurs, parce qu’on on en a un peu marre de vivre dedans avec le chauffage. Quant à la nourriture, on passe du borch russe au plov ouzbèque. Et, il reste une valeur sûre : la shashlik (brochette). Il suffit de repérer la colonne de fumée au bord de la route qui annonce le barbeque et de commander : boeuf, poulet ou agneau (tendre et appétissant, contrairement au mouton mongol), même des champignons.

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En haut : borch (russe), en bas : mantis (kazakh)

Changement de pays égale changement de monnaie et de carte SIM. Pour le premier, on galère un peu avec les distributeurs automatiques. On en essaie une demi-douzaine avec la visa et la master, aucun ne marche. On se rabat donc sur un bureau de change. La bonne nouvelle c’est que le Tenge (la monnaie locale) a été dévalué de 30% depuis août dernier, donc la vie est devenue moins chère (c’était parmi les pays les moins bon marchés de l’Asie centrale). On mange donc facilement pour 3-4€, et le diesel est à 0,30€ / litre, ce qui ne fait pas de mal au portemonnaie.
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En croisant une station de remplissage de LPG, on repense à notre problème de bonbonne de gaz. Ce n’est pas un problème urgent, vu qu’on a encore de quoi cuisiner tranquillement pendant le reste du voyage, mais il faut trouver une solution pour la deuxième partie de notre périple, l’année prochaine. On a fait le choix (risqué) de partir avec deux petites bouteilles de 5kg, plutôt qu’une bouteille standard de 13kg, afin de pouvoir la caser sous la banquette. Le problème, c’est que ce genre de petite bouteille utilisent un détendeur très spécial, et qui ne se trouve qu’en France. Elles n’ont pas de raccord par pas de vis, mais le détendeur se clipse sur l’ouverture et fait office de robinet. Anticipant le problème, j’avais emporté un adaptateur vers un pas de vis standard, qui permet de brancher (par exemple) un chalumeau de plombier.
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On avait déjà tenté le coup en Mongolie, à Oulan-Bator, mais ils nous avaient jeté, ils ne voulaient toucher qu’à leur bouteilles. Puis à Olgii, mais ils attendaient du gaz pour dans trois jours. Ici, à Ust-Kamenogorsk, on tombe sur un gars super-sympa qui se pose pas trop de questions, il va fouiller dans ses raccords tous rouillés et en sort un qui s’adapte parfaitement. La pompe calcule le poids du gaz injecté, donc on garde un oeil dessus. Malheureusement, le compteur ne bouge pas : en fait, ce genre de raccord comporte une valve anti-retour… donc impossible d’injecter du gaz dans la bouteille. On a donc un souci à régler d’ici le printemps prochain : soit bidouiller l’adaptateur pour faire sauter la sécurité, soit modifier notre agencement intérieur pour pouvoir installer une bouteille de 13kg locale, ou ce qui y ressemble : elles sont deux fois plus hautes, ce qui veut dire que cela empièterait sur notre couchage.
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Le temps semble commencer à se lever, et plutôt que de faire directement la route jusqu’à Almaty, on décide de faire un détour par le lac Zaysan, d’où coule l’Irtych. L’Irtych (Ертiс en kazakh) est un des fleuves majeurs de l’Asie du Nord, et ici un barrage a créé un lac. Vu sa largeur, le lac ne se traverse qu’en ferry. Le capitaine, un Russe sympa, nous invite dans la cabine de pilotage. Il est content de discuter (enfin discuter est un bien grand mot car il ne parle pas anglais et nous ne parlons pas ni le Russe ni le Kazakh…) avec des touristes, il ne doit pas y en avoir beaucoup par ici. C’est une région proche de la frontière chinoise, il est vraisemblable que les étrangers aient besoin d’un permis, bref, on sait pas trop mais on se doute qu’on ne doit pas tout à fait être dans les règles. Mais bon, personne ne nous demande rien, on ne saura jamais ce qu’impliquent les panneaux « warning : border zone »…
 
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Le lendemain, après un joli (mais froid) bivouac au bord du lac, on arrive sur le site de Kin-Kirish que l’on avait repéré sur google earth : de très belles roches allant du blanc au violet en passant par le jaune et le rouge. C’est très beau mais pas très étendu, et finalement on regrette un peu ce long détour, d’autant plus que la proximité de la frontière nous oblige à faire demi-tour avant de de faire alpaguer par les gabelous.

Pour rejoindre la route principale il nous faut plus de temps que prévu car les routes sont complètement pourries. En fait, il y a deux types de routes au Kazakhstan : les toutes pourries et celles qui sont encore en construction. Et dire que certains font 3000 km sur ces routes pour traverser tout le pays d’ouest en est ! Comme en Mongolie, on prend des pistes parallèles la où la route goudronnée est devenue quasiment impraticable. Les paysages sont assez monotones, la moitié des constructions sont en ruine… bref, c’est pas là qu’on viendra passer nos vacances !
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On se console en mangeant des champignons achetés au bord de la route : c’est la saison, visiblement il doit y en avoir beaucoup car cela ne coûte presque rien (3€ le seau). Plutôt que de faire la cuisine, on opte pour un bocal déjà préparé. Ils sont assez bons mais ce sont des espèces qu’on ne connait pas. Au fait, ce n’est pas par-là que les Russes ont fait tous leurs essais nucléaires il y a quelques années… ?
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