Bien que la ville se soit énormément développée récemment, Leh reste agréable à vivre. On l’expérimente puisque on y reste plus longtemps que prévu, le temps que la côte de Laurent se ressoude un peu. Le « main bazar » est le centre ville touristique, piéton, avec des centaines de boutiques, d’agences et de cafés-restaurants où on mange super bien, de la nourriture tibétaine mais aussi des autres régions de l’Inde. Lorsqu’on est arrivés il y avait pénurie de bières, heureusement heureusement tout est rentré dans l’ordre depuis 😜. L’après midi les locaux s’assoient devant les boutiques de touristes pour vendre la production de leurs jardins (coriandre, salades etc) tout en tricotant et en papotant. La ville s’étend au pied du Palace qui était la résidence de la famille Royale au 16e siècle. Au-dessous, le vieux village est quasiment abandonné. Même si les vieilles maisons traditionnelles sont encore partiellement habitées, elles sont en très mauvais état. Peut être que dans quelques années elles seront transformées en guesthouses… En dehors du nouveau centre piéton, la ville récente est embouteillée, comme toutes les villes Indiennes. Et en périphérie, les constructions se multiplient de manière incroyable, avec beaucoup d’hôtels luxueux. Le tourisme indien a explosé ces 10 dernières années et encore plus depuis la fin du COVID. Il est difficile pour eux de partir à l’étranger car les visas demandent des mois d’attente, du coup ils visitent leur pays. Le Cashmire et le Ladakh sont des régions très dépaysantes pour les habitants des grandes villes. Et surtout des films et séries Indiennes récentes ont rendu ces régions très populaires. Mais la croissance de la population estivale pose un sérieux problème d’environnement : l’eau manque et la gestion des poubelles est encore cahotique. L’ascension d’un sommet à 6000 m à proximité de Leh a même été interdite car les eaux usées et les poubelles du camp de base ont pollué l’eau potable des villages situés en contrebas. Ce qui fait la particularité de Leh c’est que la ville vit à 90% du tourisme, et seulement entre juin et septembre. L’hiver, elle se vide, il ne reste que les ladakhis. La ville devient alors fantomatique. Comme beaucoup d’autres villes Indiennes elle est envahie de chiens errants. En été ce n’est pas un problème, mais en hiver ils sont affamés et dangereux. Les locaux envisagent l’hiver avec tristesse et déprime. Il n’y a plus rien à faire, il fait -20°C. Ils attendent que ça passe. En ville ils se regroupent dans des cafés pour papoter mais dans les villages où il n’y a que les bouses de yak séchées pour se chauffer, c’est une autre histoire…