Dans le désert du Manguistan, le long des falaise du plateau d’Ustyurt se trouvent de nombreuses structures de pierre sèches connues sous le nom de « cerfs-volants du désert ». Le terme provient des pilotes militaires français et britanniques qui ont repéré pour la première fois ces curieux complexes dans les années 1920 alors qu’ils survolaient la région. Les « cerfs-volants » sont caractérisés par deux ou plusieurs longues lignes de pierres dressées qui convergent vers une fosse circulaire constituée de grandes pierres plates.
Ces « cerfs-volants » suscitent un intérêt archéologique considérable depuis leur découverte et les premières études par les archéologues russes dans les années 1950. On en trouve dans une vaste zone depuis le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, l’Arabie saoudite, l’Arménie jusqu’au Yémen. Mais ces structures ne sont pas bien datées, et leur fonction est encore très hypothétique. Elles pourraient avoir servi d’habitation, de clôtures pour animaux domestiques ou de sites de culte. Les artéfacts archéologiques sont peu nombreux et difficiles à dater (on trouve des silex taillés par exemple). Les dates radiocarbone les plus anciennes remontent à 2000 ans, mais il est clair que certaines de ces structures ont continué à être utilisées par les nomades au cours du 20e siècle. Aujourd’hui, la théorie la plus largement acceptée est que les « cerfs-volants » ont été conçus pour piéger les antilopes saïga qui envahissaient autrefois les steppes d’Asie centrale, en plus d’autres ongulés tels que les ânes sauvages d’Asie, les mouflons et d’autres espèces d’antilopes.
Evidemment, on ne trouve ces structure que lorsque les dalles de pierres sont disponibles pour les construire. Beaucoup n’y prêtent pas attention ou n’ont pas l’œil pour les repérer et parfois les pistes recoupent les murs de pierres dressées, dommage!