Enfin ! Il semblerait bien que l’on voit la sortie de cette pandémie de COVID, après un an et demi de confinements plus ou moins sévères. Pour nous, comme vous le savez, le plus dur a été d’être séparés de notre voiture, bloquée depuis l’été 2019 au Kirghizstan. On avait prévu de la retrouver au printemps 2020 mais rien ne s’est passé comme prévu.
En plus, pour ne rien arranger, la moto de Laurent est également bloquée à l’étranger ! effectivement, le Maroc a subitement fermé ses frontières en mars 2020, juste au moment où Laurent se baladait en groupe dans le Sud marocain. Du coup, plus de ferries et grosse galère pour rentrer en avion. La KTM est stockée en lieu sûr, mais elle serait plus utile ici !
Les nuages se dissipent et les perspectives ne sont pas mauvaises, bien que l’on soit encore loin de la situation d’avant 2020. En ce qui concerne le Kirghizstan, il n’est pas fermé au tourisme: on peut s’y rendre en avion depuis quelques mois, mais par contre impossible de rapatrier la voiture jusqu’en Europe : il reste trop de frontières fermées. Actuellement, c’est juste si on peut passer du Kirghizstan en Ouzbékistan, mais pas plus loin. Le Tadjikistan est également fermé (bien que déclaré par son président bien-aimé « covid-free »), mais pour des questions de frontières mal définies plus que pour raison sanitaire. Les garde-frontières des deux pays ont même échangé des coups de feu il y a quelques mois. Mais ce n’est pas la première fois que les esprits s’échauffent dans la région de la Ferghana, et en général ils se calment et les frontières finissent pas rouvrir assez vite.
La voiture
Pour nous, la question était de savoir comment régler la situation de notre Landcruiser auprès des douanes. En effet, on avait reçu un permis d’importation temporaire valable une année lors de notre dernière expédition, en août 2019. Donc il a expiré alors qu’on était dans l’impossibilité de récupérer notre voiture (le pays était complètement fermé pendant l’été 2020). D’ailleurs, les douanes russes (on était entré dans la zone douanière commune Russie-Kazakhstan-Kirghizstan par la Russie) nous ont adressé au début 2021 une lettre nous demandant de régler notre situation au plus vite (en russe et en anglais, bravo !). Peu après, le Kirghizstan, très peu touché par le covid en comparaison avec les pays européens, a ouvert ses frontières aériennes, ainsi que sa frontière terrestre avec l’Ouzbékistan. Il était donc possible de faire un « border run » pour renouveler notre permis, en faisant un petit aller-retour Bishkek – Ouzbékistan et retour. Comme notre travail ne nous permettait pas de prendre des congés à ce moment-là (au début du printemps), on a demandé à la société de gardiennage de notre 4×4 de faire le trajet pour nous. Il semblait important de profiter de la première opportunité de régler ce problème, alors qu’on est toujours à la merci d’une nouvelle vague et d’une re-fermeture de frontière.
On a donc envoyé notre carte grise avec une procuration au nom du chauffeur afin de lui donner l’autorisation de conduire notre voiture et de passer la frontière avec elle. Cela nous coûté un peu cher, certes, mais cela nous a évité 2 billets d’avion et une bonne semaine de route si on avait voulu faire la démarche nous-même. Jean-Pierre et Martine, un couple de Suisses qui étaient dans la même situation que nous et avaient leur Totoche stockée au même endroit, ont eux décidé de faire le voyage eux-même. Ils ont passé la frontière en même temps que notre chauffeur, et tout s’est bien passé pour eux aussi.
On ne prête pas notre voiture de gaité de cœur, mais on avait confiance dans cette société qui a pignon sur rue (Iron Horse Nomads) et de fait, même si la communication était difficile, tout s’est finalement bien déroulé. La mauvaise nouvelle est que nos batteries étaient mortes (2 Optima rouges), alors au j’avais spécifiquement demandé plusieurs fois qu’ils aillent les mettre en charge aux cours de l’hiver. On ne saura jamais si ils l’ont vraiment fait. Et il est bien possible que la batterie optima jaune dans l’habitacle soit aussi HS.
Mis à part ce problème, certes plutôt onéreux mais pas difficile à régler une fois qu’on sera sur place, nous sommes soulagés d’avoir maintenant un permis d’une année valable jusqu’au printemps 2022. On se demandait comment les douaniers allaient réagir au permis d’importation expiré, mais ils n’en ont fait aucun cas. Probablement qu’ils ont reçu des instructions de ne pas en tenir compte pendant cette période pandémie.
On espère donc bien ne pas retomber dans la même situation. Actuellement, le souci est surtout avec les Russes qui ne semblent pas prêts à rouvrir leurs frontières. Mais peut-être pourrait-on passer par l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie ? ou alors carrément par le Turkménistan et l’Iran ?
Notez d’ailleurs que la Mongolie va bientôt rouvrir ses frontières, mais comme elle est entourée par la Russie et la Chine, on ne pourra s’y rendre que par avion.
D’autres voyageurs ont connu la même mésaventure. Ils les racontent comme nous dans le dernier numéro de Mondial 4X4.
La moto
Quand à la KTM, elle a le même problème de papiers expirés que la voiture. En principe on obtient un permis de 3 mois en entrant au Maroc. Vue la situation exceptionnelle, les autorités ont prolongé les permis jusqu’à la fin 2020. Donc il faudra user d’un peu de persuasion pour passer la douane sans encombre – espérons-le sans plus de problème que pour la voiture !
Les ferries ont en fait repris du service pendant une courte période en fin d’année passée, mais ce n’était pas le bon moment professionnellement de prendre un congé et on pensait que la pandémie était derrière nous. Heureusement, GNV, la compagnie de ferries qui opère sur le trajet Tanger – Sète et Nador – Sète (ainsi que Nador – Gênes) promet un remboursement intégral des billets en cas d’annulation. Ce qui s’est passé 2 fois. Finalement, il semblerait que la troisième sera la bonne (on verra ça début juillet !).
Notez que le trafic de ferries entre Tanger et Algesiras et les trajets entre le Maroc et l’Espagne en général est toujours interrompu. Sète et Gênes sont donc les seules points d’entrée et de sortie actuellement pour les véhicules, la frontière terrestre avec la Mauritanie étant également fermée aux touristes.
On vous tiendra bien sûr au courant de nos péripéties, par notre site mais aussi sur Facebook.
Bien sûr, nos guides sur l’Aventure à Moto, le Kirghizstan, le Tadjikistan et sur la Mongolie restent en vente et permettent de planifier au mieux les futurs voyages dans ces pays.