Les Mongols que nous rencontrons sont en très grande majorité très accueillants et généreux. Dès qu’ils parlent trois mots d’anglais, ils nous demandent si nous avons besoin d’aide. Et partout, la tradition est d’inviter les voyageurs à partager un thé, un beignet, un bout de fromage ou un repas. Pour beaucoup, c’est aussi l’occasion de boire de la vodka.
Lors de notre balade aux sources de la rivière Mukhart (voir post précédent), nous nous étions arrêtés en haut d’une dune pour regarder la suite de la piste qui avait l’air assez scabreuse. A ce moment-là, un gros 4×4 tout équipé, GPS, intérieur cuir etc, arrive avec 2 gars qui nous font signe de les suivre. Nous qui croyons être seuls au monde au bout d’une piste perdue, c’est raté ! Il faut dire que le coin est exceptionnel. Ce sont des touristes mongols qui viennent d’Oulan Bator y passer quelques jours. Nous arrivons à leur campement où toute la famille et les copains sont installés : tentes, barbecue, sono, etc… Ils nous invitent à manger du mouton bouilli, c’est la première fois que nous mangeons du bon gigot, un vrai régal !
Une autre fois, nous piqueniquons au bord de la route. Il faut dire qu’en temps normal, on peut passer une journée ou plus sur une piste sans voir personne. Là, deux camionnettes s’arrêtent, 24 personnes en descendent : ce sont des Mongols qui reviennent d’un mariage. Ils sont tous habillés sur leur 31, tenue traditionnelle pour les hommes, jolies robes et talons pour les femmes. Ils sont aussi largement équipés en bouteilles de vodka, qu’il faut absolument partager avec eux. Laurent boit cul sec, moi j’ai beaucoup de mal, mais c’est presque impossible de refuser … A part la vodka, les photos font aussi partie du rituel de la rencontre.
Il y a quelques jours, nous nous sommes arrêtés en pleine montagne pour demander notre chemin. Un couple était en train de traire leurs yaks. Une fois la traite terminée, le lait mis à cuire pour faire le fromage, nous avons bu le thé, mangé quelques biscuits, fait un essayage de manteau traditionnel (il y a plus sexy comme tenue, il faut bien l’avouer…), puis le mari a pris sa moto pour nous montrer le chemin. Sa femme est montée d’office sur le siège passager avec ses provisions (ça faisait partie du deal apparemment), et nous sommes partis à travers un chaos de blocs, facile à moto, super pénible en voiture, nous ne saurons jamais s’il s’agissait de l’itinéraire principal ou d’un détour par chez ses copains…
De temps en temps, une rencontre est un peu intéressée : un gars qui veut absolument nous montrer son aigle et les gosses qui demandent des sous… mais c’est de bonne guerre (même si ça nous dérange d’encourager ce genre de pratiques).
Avec les gens des villes, qui ne partent à la campagne qu’avec un sérieux stock de vodka, il faut avouer que les rencontres ont été plus pénibles : nous bivouaquons un soir au bord d’une rivière, où un groupe de Mongols avait passé la journée. Evidemment, trois d’entre-eux viennent voir si nous avons amené de la vodka. Déçus, ils repartent en fin d’après-midi, pas trop alcoolisés. Reste une famille avec un gars complétement bourré qui se retrouve seul sans ses copains et qui veut absolument continuer à picoler… impossible de s’en défaire, pfff… heureusement sa femme, qui ne doit pas avoir la vie facile, finit par arriver à l’embarquer.
Il arrive aussi souvent que nous ayons des visites au bivouac, même dans les endroits complètement perdus. On voit des gars arriver à cheval ou à moto, souvent des bergers qui gardent leur troupeau dans les parages et qui nous ont repérés. Nous leur offrons une tasse de thé, qu’ils goutent par politesse (mais le thé noir n’est pas la leur, de tasse, habitués qu’ils sont au thé au lait un peu salé), quelques biscuits, et ils repartent après avoir visité notre installation. Ils sont en général épatés par le réchaud à gaz et la douchette. Un berger nous demande de remplir une bassine d’eau pour donner à boire à son cheval, qui n’a vraisemblablement pas si soif que ça !
Malheureusement, il nous manque quelques mots de mongol pour pouvoir profiter de toutes ces rencontres, c’est dommage.
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Quand même Laurent, tu as encore du boulot pour acquérir le style mongole inimitable du bide stratégiquement exposé sous un T-shirt trop court et un pantalon partiellement déboutonné. Tu n’es pas sans ignorer les sens que cette stimulation éveille chez les femmes. M’enfin, sans doute que Cécile a encore du boulot pour acquérir cette sensibilité toute mongole à ce stimuli particulier… Encore un peu de mouton pour le dessert?