Nous avons trouvé beaucoup de changements en Géorgie depuis notre dernier passage en 2017: le tourisme a explosé. On le présentait déjà à l’époque en voyant des guesthouses en construction même dans les plus petits villages. Même si le pays reste toujours très beau et intéressant, ce n’est plus une destination exotique.
Cette année, notre passage dans le pays se fait sous le signe de la pluie et des orages. Les locaux ne se souviennent pas avoir jamais vu autant de précipitations à cette époque de l’année! En montagne, les routes et pistes sont encore enneigées. Et plus bas, les rivières sont en crue et charrient des flots de poubelles et de plastique, c’est un désastre. Il faut dire que les bords des routes et les fossés sont plein de détritus. Ici les gens n’ont pas encore l’habitude que nous avons tous – ou presque – de ne pas jeter les ordures dans la nature, et le ramassage des poubelles n’est pas encore automatique, malheureusement.
On profite du mauvais temps pour se poser un peu. On s’installe à côté de Tbilissi à Mtskheta (débrouillez-vous pour le prononcer), une petite ville très agréable, mais très touristique comme le reste du pays.
Le succès de Mtskheta tient au fait que c’est une des plus anciennes villes de Géorgie. Ce fut la capitale du Royaume d’Ibérie du Caucase (l’ancêtre de la Géorgie) entre les IIIe siècle av. J.-C. et le Ve siècle après J.C. La vieille ville s’organise autour d’une belle cathédrale orthodoxe très réputée : სვეტიცხოვლის საკათედრო ტაძარი (c’est beau l’écriture géorgienne, hein!). Les légendes racontent qu’au Ier s., Elias, un Juif originaire de Mtskhéta serait allé à Jérusalem, aurait assisté à la Crucifixion du Christ et aurait acheté sa tunique à un soldat romain pour la rapporta en Géorgie. Quand Sidonie, la sœur d’Elias, aurait pris la tunique dans ses mains, elles en serait morte d’émotion. Elle aurait été enterrée avec car il aurait été impossible de lui faire lâcher prise. La cathédrale actuelle date du XIe siècle et a été restaurée plusieurs fois. Elle est censée contenir encore les vestiges de la tombe de Sidonie et surtout de la tunique sacrée. C’est la seconde plus grande cathédrale du pays, une des plus vénérées et d’ailleurs plusieurs rois y sont enterrés.
La région regorge d’églises, comme partout dans le pays. On en visite quelques-unes cachées dans la colline en attendant que le beau temps revienne.
Et comme il pleut toujours, on en profite pour déguster les produits locaux, un régal !
Comme on est dans le pays du vin (la Géorgie est le pays où le vin aurait été inventé) et que la météo est instable, on renonce à camper et on va dormir dans une ferme viticole. C’est un ancien médecin a la retraite qui a construit cette magnifique demeure en vieilles pierres et en briques. Il a beaucoup de vignes et produit à la fois du vin de type français dans des cuves en inox et du vin traditionnel géorgien dans des grandes jarres enterrées en céramique (moins à notre gout d’ailleurs). Il a un cheval, des cochons, des vaches et projette aussi de faire son fromage.
Enfin une journée de soleil ! On fait les touristes dans le petit village de Sighnaghi. Ici se mêlent les maisons en briques et des constructions style néoclassique. C’est joli mais hyper touristique. Chaque habitant a sa guesthouse ou son stand de cochonneries pour touristes. Heureusement qu’on est hors saison et qu’il n’y a presque personne sinon on serait partis en courant.
L’accueil des géorgiens est toujours aussi sympa: la patronne de la guesthouse, très accueillante, offre à tous ses clients un petit plateau de bienvenue pour le gouter : vin, fromage, vino, tchatcha (eau-de-feu), vodka. Et aussi un petit verre de tchatcha au petit dej. Ils sont robustes les Géorgiens!