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Tout fout l’camp ! Désert du Manguistan (part 2)

La côte de la Caspienne offre des paysages surprenants. En effet, ce littoral est affecté par de gigantesques glissements de terrain, parmi les plus grands connus au monde. C’est très étonnant car la plupart du temps, les glissements de terrain ont lieu en montagne, dans des reliefs pentus, dans des régions humides ou sur les flancs des volcans. Or ici, c’est tout le contraire : les pentes sont très faibles et le climat est désertique.

La côte effondrée vue depuis le ciel (Google Earth)

Alors… que se passe-t-il ici ? Les géologues sont assez dubitatifs et l’évolution du trait de côte reste assez énigmatique. Ils pensent que la conjonction de couches de calcaires massifs posées sur des couches d’argiles et les fortes variations du niveau de la Caspienne sont à l’origine des méga glissements de terrain. Les datations réalisées montrent que de nombreux effondrements ont eu lieu lorsque le niveau de la mer était 50 m plus haut, entre -40000 et -28000 ans. On voit d’ailleurs nettement ce trait de côte fossile dans les paysages. Mais certains glissements sont très récents, comme celui de Dzhigalgan sur lequel nous nous arrêtons. La falaise en surplomb est impressionnante et les fissures dans le sol montrent que le glissement est encore actif.

En dehors des zones effondrées, la côte est très belle. On traverse plusieurs canyons enfoncés dans le plateau, et on découvre plusieurs belles plages désertes. Malheureusement, il fait trop froid pour se baigner.

On passe voir un mystérieux village de pécheurs abandonné. Les toitures des maisons ont dû être récupérées, il ne reste que les murs.

De retour sur la route principale, on s’arrête dans une petite tchaikana poussiéreuse digne de Bagdad café. On se fait copain-copain avec des flics très accueillants qui nous offrent le repas et des glaces et insistent pour une séance photo. On repart avec leur 06, on sait jamais, ça peut être utile!