C’était bien parti, on avait retrouvé la voiture à Bichkek en parfait état ou presque (une petite fuite d’huile vite réparée), fait les visas pour le Tadjikistan, les courses, le plein… et Davaï, c’était parti ! On a vite déchanté dans la montée du premier col, le Kara Balta sur la route d’Osh : à partir de 2600 m la voiture s’est mise à crachoter et à fumer blanc… aïe. On est redescendu, plus de problème. On est remonté… même problème à la même altitude. Bon, retour à Bichkek au garage pour tenter de trouver une solution. Changement du filtre à gazoil (oublié lors du service..), par un original Toyota (donc paqué or vu le prix). Nouveau départ, et arrivé à 2500 m… même problème !
Cette fois nous décidons de continuer, marre des aller-retour à Bichkek sur cette route embouteillée. De toute façon, on n’est même pas sûrs qu’un garagiste arrive à trouver la solution ici. On décide d’essayer de pousser jusqu’à Osh où vit un Suisse qui loue des motos aux touristes, qui voit passer pas mal de monde et qui a le même véhicule que nous. Il a peut-être déjà vu le même problème et en tous cas doit connaître un bon mécano. On arrive tant bien que mal à passer les deux cols à plus de 3000 m (les mêmes que ceux de l’an dernier, qui avaient passés sans problème, où nous avions faillis rester coincés par la neige la veille de prendre l’avion pour l’Inde, décidemment cette route ne nous vaut rien). Les paysages alpins sont très beaux, la route de redescente du Kara Balta est toujours aussi pourrie.
On n’est pas les seuls à avoir des problèmes mécaniques, vu le nombre de voitures et camions arrêtés sur le bas-côté (même ceux qui transportent des camionnettes en panne avec des chevaux faignants).
Les vendeurs de fromage et de miel sont en poste au bord de la route, il y a beaucoup plus d’activité que l’an dernier au mois d’octobre.
Les flics sont de sortie, on se fait arrêter car on a oublié d’allumer les phares (on n’est pas encore rôdés) puis on se prend notre première prune pour excès de vitesse. Laurent négocie, on passe de 300 à 20 $, c’est pas si mal, mais on va faire mieux, on est pas rôdés on vous dit.
On se cale dans une petite vallée latérale pour le bivouac et faire un grand rangement de la voiture. Le vase d’expansion du circuit d’eau domestique a gelé pendant l’hiver et il fuit, du coup on démonte les coffres et les parois intérieures, c’est l’occasion de faire un bon ménage…
et on échange les adresses et les WhatsApp avec les locaux.
Truite saumonée pour le repas de midi et petite balade dans une vallée latérale avec l’espoir de repérer une jolie boucle vers la réserve de Sary-Chelek.
C’est une région où des tourbières ont été carottées par les chercheurs suisses dans le but de connaître l’histoire de la végétation et en particulier l’origine des forêts de noyers et de fruitiers qui caractérisent la région. Ils ont découvert que les noyers n’étaient pas originaires du Kirghizstan comme auraient voulu l’entendre les autorités et les forestiers kirghizes, mais qu’ils avaient été importés au début de notre ère, il y a 2000 ans. Du coup, leur programme de recherche s’est arrêté là.
La vallée est magnifique, la piste est aérienne au-dessus d’un profond canyon…
Glups… je n’en mène pas large. La route devient ensuite trop mauvaise, les locaux (des apiculteurs qui font un miel délicieux) nous confirment qu’elle s’arrête peu après. On installe le bivouac au bord du torrent, la végétation est intéressante par ici…